Quand la mort vous raconte une histoire

D’abord l’humain ensuite les couleurs
Celles de nos anniversaires
Et parler avec elle il le faudra bien
Celle que l’on nomme la voleuse de vivre
Elle dialogue sans moi au détour d’une ruelle d’amours
En ruant dans les brancards de sa charrette
Fatiguée de transporter tous ces vieillards prêts à jeter le gant

D’abord les formes ensuite les gestes
Ceux qui dessinent dans l’ordre des nuages
Des silhouettes à peine aperçues
Déjà disparues muettes
Et cette petite voleuse de livres
Qui joue dans l’ombre
En me parlant d’elle comme si elle devenait ma mort
Fatiguée de renaître chaque matin
Une prière du soir encore au bord des lèvres
Puis rien
Plus loin toi
Comme inatteignable jouisseuse peut-être
De mes désarrois silencieuse depuis des mois et des mois
Avec cette seule certitude d’aller vers l’inexorable
Sans chercher les souvenirs
Ni les heures passées à attendre n’importe qui avec comme seul accompagnement
Le sursaut du n’importe quoi
Puis soudain cet oubli prévenant d’une attaque
Imprévue
Qui prive de paroles de mouvements nous jette
Dans l’isolement muet des instants à vivre
Encore combien qui le sait
L’attention insupportable de l’autre
Et la gifle d’amour seule preuve encore qu’il existe
Et vit

Enfin cette impuissance à se montrer nu
En se disant qu’on est devenu aussi laid
Qu’une statue dégoulinante de chairs avachis
De muscles fondus de marches hésitantes
Mes gnomes branlant
Avec délectation la suspendue de l’aube sur l’ineptie de l’horizon
La porte en haut de l’escalier
Elle derrière qui dit
« Entre » Je vous en prie

Puis le grand silence du froid*


A Markus ZUSAK « La voleuse de livres » Aussi au film « Amour »

J'ai aimé le livre "la voleuse de livres"... j'ai du mal a retrouver le lien dans ton poème pourtant il y règne cette drôle d'ambiance qui fait qu'on se sent mal à l'aise comme si le froid nous traversait, aussi, nous, lecteur...

Je vous cause de choses qu'il faudrait qu'on cause LOL... Car le poème n'est pas qu'une lecture mais il doit devenir parole échange présence et confrontation.
J'écris maintenant suivant les lectures les musiques et les regards des tableaux que je découvre. IL n'existe souvent pas de relations avec ce qui est reçu, mais seulement, comme dit mon amie peintre et dessinatrice, ce que je ressens ce ne sont que sentiments et surtout pas descriptions ou critiques. On a de grands projets avec les écrivains de l'association Poitou-Charente-Vendée. Faudrait qu'on cause de choses qu'il faudrait qu'on fait !