Hélas trop loin
Trop loin de moi
Cabossant les usages pays je vous entends
Hurlements des images
Je vous entends femmes mortes pleurantes
De vos enfants égorgés par les meutes sauvages
Poète regarde le monde
Loin de moi je me lasse aux souvenirs des tyrans
Pinochet Pol-Pot Franco Mussolini
Tant d’autres ceux qui tuèrent Lorca
Et celui qui assassine encore au temps où nous vivons
Son peuple personne n’ose rien
Personne
Et pourquoi et pour qui
Hélas trop loin trop loin de moi
Ce matin assis face à la tranquillité de la mer
Aux souffles de mon pays bleu des pins verts
Je vomis sans savoir m’arrêter
Je vomis l’homme je vomis l’éternité qu’on assassine
Je vomis les flots de pollution
Les chants des oiseaux qui peuvent disparaître
Ces forêts qu’on détruit pour une folie d’argent
Je vomis les êtres comme je suis
Responsable
Assis face à la mer salie
Qui se bat avec ses forces immenses
Je vomis mes paroles retenues
Si longtemps
Poète regarde le monde
Loin de moi des hommes arrachent leurs logis
Au feu des tanks et des obus
Nettoient les rues
Je sais les noms de tous leurs oppressants
Ils sont frères
Celui-ci est le cousin d’Hitler
Et voilà qu’il revient l’homme petit à la sale moustache
D’autres ailleurs dans le noir anonymes
Ont l’ardeur malsaine de vouloir maltraiter
Celui qui les dénonce
Serait-on revenu aux temps des outranciers
Je serai résistant comme d’autres avant moi
Le poète vit en société au milieu plein dedans
Ses paroles d’amours doivent rester dans son cœur
Ne pas les étaler comme un baume caressant
Je veux faire mon chemin
Aux pas des poètes résistants
Poète regarde le monde