Postures

Parfois on se retrouve au sol
Couché sur le côté en position fœtale
Essayant de dormir du moins de faire semblant
En se disant qu’au fond
On voudrait bien mourir
Les pensées se délitent dans leurs formes incongrues
On regarde la mer dans le blanc de nos yeux
En croyant admirer toujours la même femme
Ou caresser le corps du géant de son âme
On trouve des mots d’amour
En priant qu’ils soient vrais et de sincérités
Mais quand on les écrit
Ils deviennent suspects
Ils deviennent nos fardeaux de mensonges
Alors on les étale comme du linge lavé
Pour que d’autres les lisent en prennent les chemins
Alors qu’ils naissent de si fortes gerçures
Et portent dans leurs fruits
Des balles
Qui nous tuent
Ils planent un moment dans leurs déliquescences
On piétine dans la boue
En se pinçant le nez pour fuir les inepties
Des querelles avortées
Qui grimpent autour des jambes atteignent notre cœur
Elles disent
Tout ce que tu crois beau n’est qu’un leurre invincible
Il faut garder pour soi ou pour celui qu’on aime
Ou celle que l’on adore
Ces mots de notre intimité

Parfois je me tourne sur un autre côté
Espérant qu’il se montre plus sensible
Mais vite je comprends qu’il est le même que celui que je viens de quitter
Je me mets sur le dos
Regarde les étoile
Les traces du doigt de dieu
Je t’enveloppe de voiles
Je te laisse planer
Mais tu n’es jamais là

Alors je me replie pour attendre mon injection létale