Angéliques sensations

Je vole. Me voilà dans les airs.
Tel un oiseau installé dans un courant,
Je vole. Je plane. Je m’aère.
C’est génial. C’est enivrant.
Pas besoin de mes bras. C’est la tête la première,
Comme un plongeon dans l’océan,
Que je me suis élevé au-dessus de la terre,
Les yeux écarquillés, pris au vent.

Libre, en apesanteur, de la souplesse dans les gestes,
Je me permets des mouvements sans condition.
Mes membres sont comme désarticulés, soulagés de tous lest.
Je suis danseur étoile, fluide d’émotion.
C’est l’pied ! J’en oublie tout le reste.
J’suis comme dans une autre dimension.
Comme sous l’eau, je moove. Je suis le best.
Puis me revient l’origine de ces angéliques sensations.

Je marchais tranquillement dans l’avenue De Gaulle,
Rêvassant comme toujours à mille et une idées.
J’ai traversé. Avais-je fait un contrôle ?
En tout cas, je n’ai pas vu le camion arriver.
Et lui non plus ! C’est pas drôle !
Il n’a pas freiné ; sûrement surpris dans son activité.
J’ai été projeté avec des bouts de tôle.
Je vole. Je n’ai pas vu la mort. Je n’ai pu l’éviter.