Sous un ciel bas et gris
Dans le feu de cheminée
Des promesses et des non-dits
Achèvent de se consumer
A l'heure où rougissent les feuilles
Au jour où tombe la pluie
Un homme fume sur le seuil
Au pas de porte de sa vie
Pesant le pour et le contre
Tous les chemins parcourus
Où les aiguilles de la montre
Cachent ceux qu'il a perdu
Dans le silence de la nuit
Les mots se taisent au matin
Entre raison et envie
Un automne s'annonce enfin
Couper de nouvelles bûches
Jeter les vieilles photos
Que la mémoire ne trébuche
Plus sur de mauvais chromos
Quand pâlit la bague d'or
Quand se refroidit la plage
On n'ose plus traîner dehors
Pas encore tourner la page
Pulls, écharpes et manteaux
Les corps se prennent de pudeur
Est-il trop tard ou trop tôt
Pour encore parler d'erreur
Dans le silence de la nuit
Les mots se taisent au matin
Entre raison et envie
Un automne s'annonce enfin
Quand dans les regards blêmes
L'ombre de mélancolie
Il y a peu que l'on n'aime
Plus l'écho de nos folies
Amour d'été ou bien plus
Survira-t-on aux frimas
On sait le temps qui nous tue
Mais combien ça durera
Dans le feu d'un dernier verre
Les forêts s'embrasent enfin
Dans un chatoyant concert
Parfois s'éloignent les mains
Dans le silence de la nuit
Les mots se taisent au matin
Entre raison et envie
Un automne s'annonce enfin