Ferme les yeux
Et regarde droit devant.
Sens-tu ce vent humide
Qui caresse tes cheveux ?
Frissonnes-tu aux larmes
Lancées sur tes joues ?
Une brise de sable fin
Vient gommer ton front de mer.
Entends-tu, au loin, la corne
Du chalutier qui annonce son retour au port ?
Entends-tu dans les voiles
Eole qui respire ?
Toute cette vie maritime
De jeux et de labeur
Qui rend le temps futile,
Arythmique. A chacun son heure.
Ferme les yeux
Et écoute tout autour.
Cette forêt d’arbres touffus
Tant qu’on n’en voit plus les branches.
Cette forêt aux essences multiples tant
Que sa palette de couleurs inspire tous les peintres.
Cette forêt aux lianes pleines de vie
Qui fouettent troncs et écorces.
Cette forêt aux racines antiques
Mais courtes qui dansent éternellement
De vagues nouvelles en nouvelles vagues.
Ferme les yeux
Et ressens cet espace,
Ces migrations biquotidiennes
De flottes et de volatiles.
Ces embruns de pêches et de tempêtes
Qui transcendent tes sens.
Ferme les yeux
Et oublie tout le reste.
L’océan est là devant.
Il s’offre à toi comme une amoureuse
Mais c’est à toi de te donner à lui
Alors, sans hésiter,
Fais le premier pas.