L’homme était arrivé
Ses bras s’allongèrent de chaque côté de son corps
Etendus sur le sable
Comme deux longs ruisseaux
Etroits et sans profondeurs
Qui suivaient les méandres jusqu’à la mer
Pour évacuer toute la sueur de sa longue marche
Il faisait nuit
Les étoiles s’allumaient une à une
Sur la couverture rouge de la descente aux enfers
Il ne se posait plus aucune question
C’est là qu’il voulait mourir
Comme il l’avait toujours espéré
Même si la route était longue et difficile
Il se réjouissait d’être enfin parvenu à ses fins
Il faisait chaud
Mais peu lui importait la chaleur
Ni le temps il devait forcément arriver
Là seul
Peut-être pas mais il le croyait
Quoiqu’il entende par moment
Un gémissement
Ou plusieurs
Comme poussent les mourants sur un champ de bataille
Mais la bataille se terminait
Il a fermé les yeux en sentant le sang s’écouler
Par ses bars jusqu’à la mer
Après la sueur
En espérant qu’au petit jour son corps serait exsangue
Et qu’enfin il n’aurait plus aucun soucis du temps
Et surtout des amours
Ni de celles vécues ni de celles perdues
Une sorcière est descendue de la dune
Blanche et bleutée comme une lune d’hiver
Allons lui a-t-elle dit viens !