Juste connaître un seul mot
Comme on ne connaît qu’une seule étoile
Muet dans l’immense
Et voir cette torture du corps
Recroquevillé dans les flammes
Comme une branche dans le feu
Cette brindille muette brillante
L’étoile inaccessible
Mais qu’on cherche
Juste un jour l’instant
Un moment éclairement d’éclairs
Puis le noir
Cette immensité et courir
Courir à perdre l’haleine de la vie
Derrière soi tombée
S’essouffler dans la pente pour passer le col
Derrière encore la pente encore
Mais poursuivre
Dans l’obscure attente poursuivie
Sentir le vent le vol des oies sauvages
L’envol qui passe sans bouger ni l’air ni les horizons
Ni les lignes
Même si le doute est si long
Qu’un jour d’hiver feu cisaille les flancs
De ce corps qui porte l’âme sans percevoir
Qui porte l’enfant sans le savoir
Qui porte le mal le bien
Qui traître trahit et quoi
On n’y peut rien
Pas d’identité
Un rêve éveillé dit-elle
Dont il ne reste aucune image
Il me faut un mot dites-moi
Seulement un mot qui résume tout
Appeler cela quelque chose pas rien
Mais le trouver dans le raccourci du chemin
Une seule fois qui explique la vie la mort l’amour
Ce mot qu’on ne sent pas jamais
Celui qui nous a été refusé qui peut-être expliquerait tout
Un moment dans le silence puis quelque chose
Quelqu’un
Une chose insistante dit-elle