En quête de nature

En quête de
Nature


Cherchant l'apogée; je flânais en des rues
Où se mêlait le métal des grues.
Le feuillage dantesque de marbre
Infecté par de putrides abcès en ces arbres
Une odeur fétide s'échappait de l'amphore
Cheminée de l'usine en ce triste décor.


A travers ce labyrinthe de ruelles
le paysage m'en devint plus cruel
Lorsque je croisai un regard perfide
Qui se marqua par d'horribles rides.
Prolifération d'êtres sans âme
D'écornifleurs; monstres infâmes.


Pauvres nature n'étant indélébile
S'effaçant par la main du débile.
Toute une horde d'humains sans conscience
Brisant toute beauté, toute ambiance
Pour laisser place à l'opium de ce temps
Tout en détruisant la candeur d'antan.


Toujours errante sur d'insalubres horizons
Je suis cloîtrée entre les cloisons de leur prison
Intoxiquée par les échappements de méthane
Dépérissant la sculpture du platane.
L'air m'en devient irrespirable, opaque
Comme l'onyx; profonde nuance du lac.


Les échafauds grimpants tel le lierre
Sur l'édifice exhumant les géants de pierres
Pesants et accablants par des lumières blafardes
Dessinés et bâtis selon ces créatures criardes
Gravissent toujours plus haut ces éléments
Perçant l'innocence du firmament.


Les portes de l'utopie se sont ouvertes
Massacres et ruines de toutes beautés vertes
Je suis lasse, anéantie face à ce nébuleux
Paysage ténébreux et brumeux
Quand tout à coup; l'extase, l'apothéose
Se produisit en mon cosmos une osmose.


Une ambre soleil; douceur de miel
L'opale de feu; zénith du ciel
Flamboyait de jaspe avec ardeur
Au coeur de l'azur turquoise; la chaleur
M'offrant cette euphorique béatitude
Qui disloqua tout spleen en altitude.


Myosotis, topaze spectaculaire
Oubliant ces substances patibulaires
Effacées sur ce bref instant
Devant la splendeur du titan.
Une plénitude s'abandonnait en cette essence
Incrustant l'apogée en mes sens.