Ce ne sont quand nous voyageons
d'espaces et de lumières
qu'amours folles passagères.
Les visages aux clameurs se meurent en paysages
effacés qu'à peine trouvés s'espacent et disparaissent.
Elle n'avait pour se voir
qu'un morceau de miroir reflétant ses regards
deux yeux noirs cernés
sur les rides des pleurs
deux yeux plantés dans l'infini.
Elle ne possédait plus d'âme, plus d'amants, plus d'amis.
Je n'avais pour elle que des gestes perdus
juste à peine émoussés que sitôt disparus.
Ce ne sont quand nous voyageons
d'espaces et de lumières
qu'amours folles passagères.
Elle ne m'appelait plus, son corps de femme usé
par des douleurs de vivre
engraisé, retenu, suintant l'envie perdue.
Nous naviguons jamais au-delà du permis.
Ce ne sont que voyages d'espaces et de lumières
la musique de la sueur des étoiles
descandaient en longes trainées bleues
et rouges et vertes
éclairant les cheveux pour s'éteindre dans la clarté des yeux.
Elle n'avait pour se voir
qu'un morceau de miroir
retrouvé dans les ruines de son pays martyre
qu'elle tenait dans sa main comme un quartier de lune.
Assise dans ses silences
elle n'avait pour se voir seulement qu'un regard
sans corps et sans visage
mais encore une larme avant de fermer les paupières.