Hymne à cet Ange

Sans vagues je m'endors pour une nouvelle fois,
Plongeant sans attendre dans ce sommeil que j'attendais tant,
Et peu à peu face à moi,
Je vois s'ouvrir les portes de ce monde qui est mon Royaume d'enfant,
Royaume où toutes les nuits m'attend
Cet Ange dont les mots sont pour mon âme blessée si apaisants…
Comme chaque soir descendant,
Je l'aperçois, lui le Sans-Nom,
Qui répond à mes questions avant même que je ne les pose,
Qui sait tout ce que je n'ose.
Je lui parle ce qui me paraît des heures durant
Il me console et jamais ne se méprend
Sur la manière de me changer les idées
Et de me faire oublier
Un instant ce qui constitue les peines de ma vies,
Mes trop nombreuses larmes et mes silencieux cris…
Je vois en ses yeux d'un bleu profond
Tant de douleur et de souffrance,
Tant de pleurs laissés à l'abandon
Tant de cicatrices tracée par d'atroces mouvances.
Nous nous comprenons en un regard,
Eprouvons les même sentiments-dards,
Qui s'enfoncent sans pitié
Dans nos pauvres cœurs enchainés,
Qui égratignent sans arrêt
Nos pensées et nos envies de liberté…
Nous nous entendons sans parler,
Nous nous voyons sans nous regarder,
Nos images sont l'une en l'autre imbriquées,
Tous deux avons en l'autre notre moitié,
Moitié de vie,
Coulant le long du fil qui nous relie.
L'indifférence de la vie
Nous a chacun détruit,
Nous avons été punis
Pour des faits que nous n'avons commis…
Mais cet Ange déjà me quitte,
Le Soleil revient
Et les étoiles se meurent,
Mes yeux s'ouvrent et déjà je pleure,
Sachant que mon rêve est fini
Et qu'à présent je dois m'élancer à nouveau dans ma vie…