Bourlingue de nuit

Je marinais la mer
à grands coups de bambous
en m'octroyant le droit d'être encore debout
sur la proue
d'un bateau, fou
accroché à mon mât
mes mains posées sur tes seins
le monde m'appartenait.

Nous allions comme des loups affamés
happant chaque bouffées
d'air
nous marinions nos airs
sur des airs de collages jambes et bras mêlés
les oiseaux nous criaient à nous dépoumonner
comme encore de misère, matelots ivres d'eau
nous n'avions pour potages que des pintes
de vins
et buvions aux étages en sautant les putains.

Je bourlinguais d'ivresses à chaque coin des ports le bateau en partance
m'accueillait à son bord
et toi pleurante au quai
tu balançais le corsage à la main
la pâleur de tes seins au sublime des étoiles.

Je pavanais les voiles de lumières insolentes
te disant de m'attendre au bistrot de la rue
celui qui fait le coin
sous des lampes vêtue
tu retroussais ta jupe pour montrer tes appâts aux clartés de la lune
je n'en revenais pas.

Longtemps j'ai défilé dans des pays lointains
mais tu ne me vis pas
je suis toujours vers toi
comme un fidèle amant au café revenu.

le fantasme du marin au long cours... avec des images fortes ... un rêve ou un cauchemar qui hante les ports...

et pourtant... la chute vient tout transgresser

:clap clap: :konfetti:

la nuit, la fille "facile" et les rêves avinés à défaut d'espoir... y'a tout là-dedans. Bravo....

J'aime beaucoup ton poème, il est l'un de mes favoris.

De la part de l'ogresse à son marin :

Cher Capitaine


Prends garde Capitaine
Méfie-toi de tes galons,
Ne cours pas les vilaines
Comme raconte la chanson
Sinon à la maison,
T’attendras marmiton !

Bouillante de colère
Pensant aux vilaines,
Elle ne te tricotera plus pour l’hiver
De chaudes mitaines,
Et ne te donnera plus sans façon,
Au dîner, ses beaux melons.

Je ne suis pas si vilaine
Puisque le fils du roi m’aime.
Alors à ton bureau,
Je ne veux voir que des matelots,
Sinon, vilaine deviendra vite châtelaine
Et tes galons fonderont, mirliton,
Dans le bouillant chaudron.


bises
lilimot.

Tout y est et il n'y a rien à jeter

Je ne me lasse pas de te lire

amitiés


Noirette

http://www.qasida.e-monsite.com

Le capitaine a perdu son bateau
sa muse si vilaine ne lui tricote plus de mitaines
mais il reste vaillant sur le gard'avant
se retrouve trop souvent
dans le flot du mauvais temps
mais vous aime quand il entend
les sirènes et pas besoin de se faire attacher
au mât, Ulysse sait encore naviguer
A quand l'embarquement ?

Un poème à l'image du marin. Un homme qui désire sa femme lorsqu'il en est loin et pense à un nouveau départ aux premières étreintes.
Le marin est fait d'eau et de lointain
Sa femme est faite d'instants passés et d'avenirs noyés.

.../...
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encore de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur !
.../...
(tiré de Oceano Nox - Victor Hugo)