D'un mal-être dans l'autre

J'ai des tendresses infâmes
qui rôdent comme des vautours squelettiques affamés
au-dessus des charniers
nous roulerons nos corps dans leurs boues délavées sur des lits salis
et nous n'aurons pour dire
que des bouches taiseuses
j'ai des idées voleuses
et des gestes obscènes qui peuplent mes habitudes
la pâleur de la vie
l'escale troublante malsaine
de tes regards perdus dans les soucis d'aimer

Nous n'aurons pour élans que des sauts retenus
la blancheurs des volcans
les cendres des invisibles
les draps de bras tendus
les volages sinistres et mes affolements.

Je te couvrirai de l'ordre d'amours sans ordres
ne portant sous mes yeux
que des poches sans douceurs
l'éclatement vicieux d'un pastel
de lourdeurs
des bonheurs en folies
des gitanes danseuses la vérité fielleuse
d'impostures alanguies
je te couvrirai de chairs de sangs de pluies
comme des ouragans je serai tes furies
mes tendresses posées sur les bords de la route
je t'élirai ma reine
dans ce lointain de moi propre lavé de soie
dessinant sur la brume des volutes d'émois
mes tendresses infâmes mises en tas d'ordures
je ne parlerai d'âmes
qu'en salons de dorures
tu marcheras flottante dans mes chemins d'étoiles
je n'aurai pour te voir que des souvenirs noirs
mais je serai pur comme un regard d'enfant...

Mais ceci n'est qu'irréalités
d'un esprit engoncé dans son mal-être d'être.

Je creuserai la terre jusqu'après ma mort...
En te lisant, j'ai cru voir l'ombre du grand Jacques glisser entre tes vers.

Merci, me comparer au grand Jacques est trop mais c'est un com. qui m'honore car derrière se tiennent Brassens, Ferré, Caussimon et tant d'autres qui croyaient encore à l'importance des textes et quand j'entends les niaiseries ou les hurlements actuels je comprends qu'on remplisse des salles avec des soit disant has been... cependant en sous-sol existent encore des bons compositeurs ( Voir les chantapparts) mais on a aussi changé d'époque et l'avenir reviendra aux vrais auteurs.
Merci