Alors nous reviendrons
comme des amants blessés par des ventres sans vies
comme marchent les géants
cracheurs des insomnies sur des pavés de rue
vomies
austères et mal famées
alors nous parlerons aux muettudes des hommes
pour raconter silences
l'histoire
l'histoire blanchie de noir
de ces espions qui forment les armées
à peine nées sitôt mortes.
Alors nous ne dirons que des fables sans ordres
parlant comme des bébés
sans distinction des mots
nous aurons des souvenirs de maux
cachés dans nos mémoires et plus grands
des sexes dressés enflant
qui crachent des flammes sur des femmes adultères
Nous ferons des balades aux violences des tempêtes
aux calmes des ouragans
écrasés ou blessés par des vagues célérates
et bousculés ensemble
dans nos lits de puances
nous aurons des amours
qui balancent nos airs dans une démouvance
attablée sur l'errance.
Alors de cette adolescence il ne restera rien
un oiseau posé sur le fil d'un jardin
un envol une fiction
personne n'aura le ton
personne la préférence
et malgré cette faille de ton éloignement
dans l'impasse de mes écartements
j'écouterai ton pas
jusqu'à mon dernier souffle