Vous étiez des civils combattant
pour votre liberté
face au tyran les mains ensanglantées
vous n'aviez de vos armes jamais connu les façons
de les manier pour vaincre
personne pour vous apprendre
je vous savais présents courageux et mourants
prêts à vous sacrifier pour qu'une vie nouvelle
se lève sur vos peuples mais on vous a perdus
laissés abandonnés.
Il me semble que le sang de l'Espagne
et ses républicains
coule encore dans mes veines
Mes Poètes disparus qui parlaient résistants
Néruda Aragon et Ferrat
ceux qu'on mit en prison devenus militants
Vous étiez tout à coup et sans savoir comment
devenus des soldats n'ayant pour toutes forces
que celles de vos courages
de vos mots et slogans
espérant que d'ailleurs viendraient des combattants
mais où sont dites-moi les volontaires jadis
qui partaient vers l'Espagne pour garder un espoir
et qui sont morts aussi
en se disant qu'un jour les bottes de Franco
n'écraseraient jamais leurs fleurs des libertés
Il me semble que l'histoire vient de recommencer
et qu'on a nous nantis laissé
le tyran encore vous démolir
Je n'ai que mes petits mots
que ma harpe de poète dont personne ne jouera
je n'ai pour tout combat
que cet âge ennemi qui m'empêche de bouger
Je resterai présent pour transmettre votre histoire.
Les possédants ont peur qu'on vole leurs avoirs
ils préfèrent l'argent au sang rouge de l'espoir
il préfèrent leurs ventes d'armes
celles qui vont vous tuer
assassins des humains ils trônent sur leurs ors
je sens dans cette aube qui sort
me permettre de vous dire qu'il faut vous envoler
comme un oiseau des mers
que le chasseur ne pourra plus tuer
Il me semble pourtant
que l'Espagne qu'on a assassinée
a finit par renaître et repris à chanter
Un jour je naîtrai fier
de ce qui c'est passé j'entendrai vos enfants
parler de vos combats et chanter vos victoires