Au gré du vent
danse la feuille
plane l'oiseau
du réel à l'imaginaire
du calme plat à la bourrasque
en même temps
des flocons de neige et d'écume
tournoient légers comme des plumes
par des sentiers givrés d'angoisse
au gré du vent
des oiseaux de mauvais augure
au lointain rôdent menaçants
assoiffées de pleurs et de sang
en même temps
battent les coeurs
s'ouvrent les âmes
aux lueurs fougueuses des aubes
comme aux grandeurs des crépuscules
au gré du vent
par longues bouffées de bien être
tandis que règne l'accalmie
les parfums fusent généreux
en même temps
la tramontane se déchaîne
on la voit mêlée à l'autan
rendre affolée l'aile des moulins
au gré du vent
froide galerne
coups du sort
lame soudaine déferlante
enlace
fouette
tourbillonne
en même temps
claque la voile
roule la vague
qui meurt en crachant sur la grève
l'impétuosité du large
Et du sirocco au simoun
se forme des roses de sable
à mettre au jardin des printemps
La vie s'en va
la vie s'en vient
au gré du vent