Toi petite fille vivant dans un autre pays
Ton quotidien était fait de nombreux soucis
Tu rêvais en vain d’une autre vie
Sauve-toi mon amie, ma chérie !
Tu n’avais connu que la guerre
Te demandais à quoi cela sert !
Au-dessus de toi sifflaient dans l’air
Des flèches, certains le payaient cher…
Sous les débris, tu t’avances, sous l’orage
Autour de toi enflent la violence et la rage
Toi enfant qui était déjà très sage
Tu craignais qu’on te mette en cage
Ton existence bascule, soudain chavire
J’aurais dû te sauver, je ne peux plus écrire
Les mots sont avalés par tes larmes
S’enfonce dans mes entrailles la lame
Enfant perdue dans le temps
Apercevant les plaines couvertes de sang
Petite fille ayant déjà toutes ses dents
Le combat s’arrêtera mais quand ?
Derrière toi flottent tes cheveux presque blancs.
Toi étrangère tends-moi la main !
Pour te soustraire à ton effroyable destin
Il est trop tard je ne peux plus rien !
Sur l’arène se lève soudainement le matin
Serait-ce encore la faim ?
A moins que ce ne soit la fin ?
Ton visage se voile
Ma sœur à la peau pâle
Oh chère petite opale
Pourquoi es-tu si sale ?
Allez ! Relève-toi avec courage
Pour toi je me donnerais en gage
Je me mettrais pour cible
Taisant ma terreur indicible
Les éclats de verre briseraient mon corps
Mais le tien vaut beaucoup plus que de l’or !
N’aies crainte, la paix reviendra
La guerre, crois-moi tu chasseras
Tes cheveux blancs gardent tout leur éclat
Toi enfant d’un autre temps, comme moi !
Ton passé revit alors sous mes doigts
Tandis que s’effondre encore ton toit
Réapparaissent les cris, les craquements du bois…
Enfant ravagée par la guerre
Brisée par le fer !
Oh souvenirs amers !
Toi qui étais sur Terre
Tu retrouvas ta mère…
De toi elle fut fière !