Folie rampante

Calmez-moi mes regards sont aveugles
Les larmes tombent des nuages sans formes
Des femmes grosses comme des araignées enceintes
Me collent leurs nauséades haleines
Dessinent sur mes peaux
Des gestes obscènes
Et déversent leurs saletés puantes sur des lambeaux de chairs

Calmez-moi elle est restée absente
Sans savoir ma souffrance

La mer dans son errance
N’arrive plus à pousser
Son chant mortel solitaire et ronflant
Ce soir sur la terrasse de ma maison-marine
Les bateaux viennent s’échouer
Et des armées nomades traversent mes jardins

Elle m’a dit je reviens
Mes bras se sont fermés

Les orages des heures coulent comme des torrents
Tsunamis insolents
Tremblements et mensonges
J’ai vu passer des êtres poussant sur des chariots
Des ventres étripés
En mangeant les cœurs de l’ignorance
Dans une soupe-saignance
Qui allument des bouches de laves rouges
Brûlots incontrôlables
Ils viennent régurgitant s’asseoir devant ma table
Comme des squelettes blancs les plats leur sont servis
Par des hommes géants
Qui sortent effrayés du pays des rampants

Je t’ai vu arriver
Vêtue d’un manteau blanc
Que tu as enlevé avant de disparaître
Dans le flot bleu du vent

Alors j’ai su dans l’immédiat que je n’étais plus rien

Salut Pierre-Louis,

Je te retrouve bien là dans l'expression poétique de tes trourments. Bravo!

Roger.