Cessez de m’avaler dans vos bouches édentées
Sorcières de mes nuits
Fantômes incongrus
Je vous chasse en vain pour goûter aux parfums
De la beauté des choses
Dans mes jardins maudits
Je vous entends rôder autour de ma maison
Quand les nuits sont clartés
Sous les rayons de lune
Vous venez vous asseoir aux bancs de la terrasse
De ma maison marine
Et fuyez
Comme un vol de gerfauts
Dès que je viens vous voir
Alors je vais marcher vêtu de capes noires
Sur les sommets des dunes
Hurlant tous mes maudits pour casser cette nuit
Dans un éclair de brume
Je vous regarde mourir
Aux flots des océans et renaître dans vos cris
Quand je serai rentré à nouveau endormi
Qui donc pourra me dire comment vous disperser
J’écris comme l’homme parle
Ne m’en tenez rigueur si vous avez du cœur
Je n’ai rien à vous dire
Laissez-moi apprécier les couleurs de mes fleurs
Silencieux immobile
Le temps s’est suspendu ce matin
A la plus haute branche d’un pin
Assis dans le fauteuil à l’ombre de la treille
J’ose encore un instant croire
Que si je vous aime et vous le dis
Si loin
Vous saurez en venant chasser de ce jardin
Toutes mes buveuses de sangs
Je parle simplement sans vers de poésie
Comme un homme mutant
Parfois je plane au-dessus des espaces
Mais je ne le dis pas
J’aime qu’on me croit fou