Adieu
De mes veines s’écoule une encre non diluée
Elle marque le sol froid en lettres incurvées
Ultime message au seul monde des présents
A ceux qui n’ont pas voulu m’écouter vivant
Des mots sombres, infectés depuis tant d’années
Irriguaient, bienveillants, mon corps sans volonté
Annihilant mes tempêtes et mes orages
Dans un silence inquiétant d’après-naufrage
De mornes phrases obscurcissaient mon image
Réduisant les joies passées au rang de mirage
Eloignant tout présent conjugué autrement
Enfermé dans ma nuit, dans un hiver sans fin
Je pars vers le néant et me libère enfin
Signant par mon sang : «Adieu, je vous aimais tant»
H.S.