platitude poétique

Nous vivions dans l'azur et dans un flot d'étoiles
passant de l'un à l'autre sur des bateaux gréés
conduits par des marins et des sirènes aveugles
nous n'avions que nos corps enlacés et meurtris
desséchés par les vents brûlés comme des vivants
dans les brumes essentielles.

Nous naviguions portant en se croyant plus forts
parfois nos mains chercheuses se posaient sur la vie
nos pensées en boiteuses caracolant sur l'eau
jusqu'aux fins d'horizon perdues dans nos déserts
se pavanaient fielleuses de couleurs démentielles.

Nous vivions de la mer aux espaces galactiques
sur des espoirs magiques
des fleurs d'étoiles stupides noyées dans leurs nuages
dessinaient des mirages dont nous rêvions encore.

J'abandonnais la course laissant voguer l'esquif
en violence d'une gifle la tempête démoniaque
griffait d'un coup de sabre cette nuit d'insomniaque
et ne croyant plus rien
je gardais dans le coeur ces immenses bonheurs
qui naissaient de nos cris.

tu reviens je m'enjouis.